dimanche 24 juin 2012

Château fort de Mâlain (Cote d'or).

Le site
A 420 mètres d’altitude, sur un éperon rocheux détaché de la faille de Mâlain et isolé entre les hauteurs des bois de Perrigny et celles de la Roche Aigue, la silhouette mutilée du vieux château fort domine de près de 150 mètres le village. Son isolement, au milieu de la vallée de la Douix, et sa position élevée lui confèrent une position stratégique idéale.
Si, contrairement à ce que l’on pourrait penser en regardant les ruines depuis le village, le château n’est pas, à proprement parler, construit sur le sommet de la butte, il s’accroche à son flanc sud, en contrebas de l’arête rocheuse, pour mieux profiter de la protection naturelle qu’offre sur sa face nord, et sur la quasi-totalité de son développement, la présence d’une abrupte corniche rocheuse, tout en bénéficiant ainsi d’un bon ensoleillement.

Les seigneurs.
La seigneurie de Mâlain apparait en 1075, d’après les textes les plus anciens connus aujourd’hui. Le premier seigneur mentionné, Gui de Mediolano (de Mediolanum, la bourgade Gallo-Romaine qui préexiste au village), était un descendant direct du premier seigneur de Sombernon, auquel Malain était probablement rattaché avant d’être constitué en seigneurie indépendante.
Du XIe au XVIIIe siècle, plusieurs familles se succèdent à Mâlain, dont cinq eurent une influence importante sur le sort de la seigneurie. De 1075 à 1230, ce sont les descendants de Gui de Mediolano qui tiennent le fief, suivis par les Sombernon de 1230 à 1250 et les Sombernon Montagu de cette date au début du XIVe siècle.
En 1419, Pierre II meurt sans descendance et cède le château à ses deux nièces, Catherine et Jeanne de Montagu, qui vont se disputer âprement l’héritage. A l’enregistrement de l’acte le 15 décembre 1422, au terme d’un procès rocambolesque dont les archives nous ont gardé la trace, la partie est du monument revient à Jeanne et l’ouest à Catherine. Le partage, matérialisé sur place par un mur prévu par l’acte et qui a traversé les siècles, divise également la seigneurie. Jusqu’en 1654, la terre de Mâlain aura deux « seigneurs en partie » : les Rougemont, suivi des Mâlain, héritiers et acquéreurs de la part de Jeanne d’une part ; les Villers Sexel, les Beauffremont et enfin les Sercey, héritiers et acquéreurs de la part de Catherine d’autre part.
A la mort de Catherine de Montagu, c’est en effet son fils, Guillaume II, né d’un premier mariage avec Guillaume de Villers Sexel, qui hérite de la seigneurie. Le règne des Villers Sexel est court puisqu’il s’achève avec l’union de Jeanne de Villers Sexel et de Guillaume de Bauffremont en 1436, dont la famille garde Malain jusqu'à ce que Claude II, évêque de Troyes, ruiné, vende sa part du château et de la seigneurie à Denis de Sercey en 1571. Noel Brulat, fils de Denys Brulat, premier président au parlement de Dijon, succède aux Sercey en 1598.
Ce sont les Brulart qui réunifieront le château et la seigneurie au milieu du XVIIe siècle pour abandonner aussitôt la forteresse, au profit de la nouvelle résidence, plus conforme au gout du temps et à leur situation sociale, qu’ils édifient alors sur les ruines du château fort de Sombernon, ce « château neuf » très admiré en son temps dont les derniers vestiges viennent d’être fâcheusement détruites ! Aux Brulart succéderont les Luynes de 1704 à 1763, puis les Vichy-Chamron jusqu’en 1793, date à laquelle Abel Claude Marie de Vichy-Chamron est exécuté à Lyon comme contre-révolutionnaire et ses biens confisqués comme Biens Nationaux.
Ainsi abandonné dès le milieu du XVIIe siècle et déjà suffisamment dégradé en 1793 pour que l’acte de vente ne le mentionne même pas, le château de Mâlain, livré aux intempéries et aux récupérateurs, n’offrait plus à nos yeux, en 1985, que le spectacle désolé et désolant d’une ruine imprenable vaincue par une végétation dévorante et en passe d’être complètement effacée du paysage. Sa restauration méthodique par les bénévoles du GAM à partir de cette date et les fouilles menées conjointement ont permis d’en enrayer la ruine et d’en restituer les principales étapes de construction, du castel du XIe siècle, dont nous ne savons rien, aux vestiges actuels qui s’échelonnent du XIIIe au XVIe siècle.

Texte de Louis Roussel.


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 Le château se situe au dessus d’une grotte appelée le trou du diable où des céramiques néolithiques et des vases du bronze ancien ont été retrouvés.
La grotte fut notamment utilisée par les bergers de tout temps.

Le village fut considéré comme un ancien lieu de la pratique de sorcellerie noire en France, plusieurs procès et buchers y eurent lieu.
L’on raconte l'histoire d'une jeune femme qui, un soir, aurait été emmenée par un homme en rouge, jusqu'à une crevasse, réputée pour avoir été appelée « La Crevasse du Diable » qui mènerait jusqu'aux enfers.


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Liens :

- Site du village : http://www.malain.fr/

- Site de l'association s'occupant du château : http://malain.gam.free.fr/


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Coordonnées géographiques du château : 47.327205 4.788333

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